jeudi 5 octobre 2006

La sacoche

Aaaah... La madame était à son bureau lorsque le téléphone sonne. Comme la veille. C'est l'école. Comme la veille. Mini Tartine fait de la fièvre. Comme la veille. La madame règle ses affaires en catastrophe et file à l'école au plus vite. Comme la veille. L'après-midi se déroule entre Tylénols, thermomètre et sieste. Comme la veille. C'est dur, l'automne. Et le lendemain, pour ne pas faire comme la veille, car deux fois le même scénario, ça commence à sentir le réchauffé, la madame garde Mini Tartine à la maison. La fièvre fait déjà partie du décor. Mais un nouveau personnage fait son apparition (la madame a peut-être dit trop fort qu'elle n'aimait pas les scénarios réchauffés, voilà que l'auteur veut offrir de la diversité...?): des grosses boursouffles apparaissent sur les foufounes de Mini Tartine(c'est une oeuvre comique ou tragique?). La madame opte pour le tragique (elle est maître dans cet art) et se rue au téléphone. Comme dans les vues, elle obtient un rendez-vous illico chez le pédiatre. Même pas d'attente. Tout de suite. Right now. La joie est de courte durée quand en cherchant partout LA sacoche (contenant la carte Beau soleil de Mini Tartine), la madame réalise que l'objet est disparu. Problème de mise en scène? Où est l'accessoiriste, qu'on lui torde le cou?? Un appel au cellulaire de la madame, coloc de la dite carte Beau soleil, confirme que LA sacoche n'est pas dans la maison. La madame réalise aussi qu'il y a son appareil photo numérique, son permis de conduire et tout son fric - une fortune, la madame est une dame importante;) - sont aussi dans le même party de sacoche. Mais on se calme et l'attention revient aux boursouffles. Un second appel au "pédiatre-comme-dans-les-vues" rassure la madame: on peut quand même examiner Mini Tartine puisqu'elle a déjà un dossier ici. (C'est du tragique ou du fantastique?) La madame va donc faire examiner fièvre, toux et boursouffles de Mini Tartine et en ressort avec un diagnostic complet de sinusite, bronchite et urticaire. Une belle prescription à la main, mais pas une cenne pour la payer, elle décide donc de se rendre au bureau chercher LA (maudite) sacoche. La madame roule sans permis, c'est là son moindre défaut... Mais Mini Tartine a compris cela et fait un air de "nous avons volé une banque" à tous ceux qui les croisent... Rendue au stationnement du fameux bureau, la madame trouve qu'il y a bien du monde qui sont dehors pour prendre l'air. C'est une très belle journée de début d'automne. Le ciel est d'un bleu saisissant. Les feuilles sont éclatantes. Comme en feu. Wo!!!! C'est quand même pas une raison pour qu'un millier d'étudiants prennent une pause extérieure en même temps!! Ah, bon, c'est une alarme de feu. Un exercice, c'est sûr. On va stationner et on va attendre dehors, on va bientôt pouvoir entrer et aller chercher la (GRRRR!!) de sacoche. Ben non. Ils crient à la madame et à ses 1001 amis de s'éloigner au plus vite. Plus loin. Encore plus loin! Il y a eu un appel à la bombe et on a déniché un colis suspect (qui n'avait finalement rien de suspect, nous l'apprendrons plus tard...) sous l'escalier de l'aile nord. Ah...bon? À environ 6 mètres de la (GGGGRRRRRRR!!!!) de sacoche... L'immeuble est fermé jusqu'à nouvel ordre. Tout le monde doit s'en aller le plus loin possible. Oui oui. Même vous autres, nus pieds en maillots de bain mouillés, pas un sous en poche (pas de poche) pas de clé et pas d'identité... La madame, il lui manque juste sa sacoche, alors elle prend ça cool. Elle est même un peu flattée, c'est comme si tout l'immeuble avait voulu compatiser avec sa situation: il y a 10 minutes, elle était la seule sans sacoche. Elle se sent chanceuse d'être habillée et d'avoir des clés. Mais elle a quand même Mini Tartine à médicamenter... Et pas un sou noir pour y arriver. Ah, oui, il y a les chèques! Mais pas de pièce d'identité. Alors honte à elle, elle retourne à la maison et éventre le cochon de Tartinette, future ado, qui économise pour s'acheter un frigo dans sa chambre (ah, non, ça c'était il y a deux semaines. Le ipod c'était la semaine passée, là c'est rendu un ordi portable). Un coup de téléphone à la pharmacie pour savoir si la chose est réaliste. Oui. On parle de 65 $. (La gentille pharmacienne ne comprenant pas trop la situation monétaire de la madame ne cesse de la rassurer sur le fait que les assurances vont la rembourser en grande partie, sans comprendre que "Je n'ai pas beaucoup d'argent" ne veut pas dire "Je n'ai pas beaucoup d'argent"... La différence est quand même évidente, non? Elle devait être daltonienne). La madame se rend donc (encore sans permis, sous l'oeil réprobateur de Mini Tartine) à la pharmacie chercher le fameux antibiotique. Nouvel accessoire dans le décor: un plat Tupperware (lire Tupèrouare, clin d'oeil à quelqu'un que j'aime beaucoup) rempli de 1$ et de 25¢ pour atteindre la jolie somme de 75$ (Bien oui, la madame a fait des folies et a aussi acheté du Tylénol.) Pour un total de 73,95$. Il est resté un 1$ et un 5¢ à mettre dans le ti plat qui s'est retrouvé allégé, comme les fausses chips ou les faux biscuits. Et Mini Tartine s'en est donné à coeur joie de le brasser à tue-tête en traversant la pharmacie. C'était la revanche de la castagnette en délire sur la madame-qui-conduit-sans-permis. Sur cet épisode, la madame et Mini Tartine sont rentrées chez elles. Sans histoire. La vie continue. La fièvre baisse... La sacoche est encore là-bas dans le bureau.... Bonne nuit!

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