Le défi littéraire: Une boîte d'allumettes

J'ai terminé un nouveau livre de mon défi littéraire: Une boîte d'allumettes, de Nicholson Baker.

Petites tranches de vie quotidienne au coin du feu. Chaque chapitre est un nouveau matin qui commence (tôt, très tôt) dans la vie d'Emmet, le narrateur qui nous raconte sa vie en faisant le constat des détails qui l'entourent. Chaque chapitre commence par "Bonjour, il est 4h23 (ou 5h07, ou 3h49...) du matin...", alors que Emmet allume le feu dans la cheminée, puis enchaine avec de petites réflexions, au rythme où les idées et les souvenirs vagabondent dans son esprit au réveil.

De la raison pour laquelle on reconnaît un lave-vaisselle qui a lavé par les petits flaques d'eau qui s'accumulent sur le fond des tasses retournées au souvenir précis du moment où sa serviette en cuir a été éraflée... De la description minutieuse de la façon de laver un plat de gratin qui a trempé toute la nuit à la narration méticuleuse de son dernier plein d'essence... Il fait ainsi l'analyse d'observations anodines de son ordinaire, qui en s'entremêlant deviennent fondamentales car elles le définissent.

J'ai beaucoup aimé car ça m'a fait observer un peu plus ce qui m'entoure... c'est vrai que c'est beau une goutte d'eau... entre deux tourbillons!

Quelques miettes:

• "Bonjour, on est en janvier, il est 4h52 du matin, et je suis très content d'être conscient quand personne d'autre ne l'est."

• "Ce qu'il y a de bien quand on met ses lunettes dans le noir, c'est de savoir qu'on y verrait mieux s'il faisait clair, mais que puisqu'il fait noir ça ne fait aucune différence d'en avoir ou pas."

• "On apprend à connaître un paysage en le peignant; on apprend à connaître un plat en le lavant."

J J